Un été dédié à l’architecture
La conception d’une visite guidée constitue une forme d’art que je n’avais pas encore explorée avant cet été. Cette saison estivale m’a offert l’opportunité de développer une nouvelle visite guidée du campus de l’Université de Moncton, axée sur l’architecture de ses bâtiments. Dans ce billet de blogue, je souhaite partager avec vous le processus de création de cette visite.
Au début de ce projet, mes connaissances sur le campus et son
architecture étaient limitées. Comme la majorité des étudiants en histoire de
l’université, je connaissais l’emplacement de mes cours, les endroits pour prendre
une pause et quelques anecdotes, notamment la grève étudiante dans le pavillon
Rémi-Rossignol dans les années 1960. Rapidement, ces connaissances ont été
enrichies par ma démarche de recherche. La première étape a consisté à explorer
les ressources existantes. Le musée disposait déjà d’un programme de visites
axé sur l’histoire du campus et la signification des noms des bâtiments. J’ai
donc décidé d’intégrer cette visite historique à mon projet, en la proposant
lors de la fête de l’Université de Moncton, afin d’en observer le déroulement.
Le mercredi 18 juin, la visite historique a été organisée sous un soleil
radieux, accueillant des visiteurs curieux, qui ont parcouru les différents
pavillons et lieux emblématiques du campus.
À la suite de cette première expérience, la majorité de mon travail
s’est concentrée sur le développement de la visite architecturale,
principalement à travers la recherche. Mes objectifs initiaux étaient
d’identifier les architectes responsables des bâtiments et de déterminer les
styles architecturaux présents sur le campus. J’ai rapidement constaté que
cette tâche serait plus complexe que prévu. La recherche a débuté comme tout
bon travail historique : par une visite à la bibliothèque de l’université, la bibliothèque
Champlain. C’est là que j’ai découvert un ouvrage fondamental pour mon projet :
L’Université de Moncton : Historique du père Clément Cormier, premier
recteur de l’établissement. Ce livre retrace en détail l’évolution de
l’université, mais ne fournit pas d’informations précises sur les choix
stylistiques ou les architectes ayant conçu les bâtiments. La recherche s’est poursuivie
à travers d’autres visites à la bibliothèque et la lecture d’ouvrages portant
sur l’architecture contemporaine (notamment celle du Québec des années 1970).
Ces lectures m’ont permis de conclure que l’architecture du campus s’inscrivait
dans le style moderne, très similaire à l’architecture institutionnelle
québécoise des années 1960.
À la suite de ces découvertes, j’ai élargi mes recherches à l’histoire
architecturale du Nouveau-Brunswick, où j’ai identifié plusieurs architectes
récurrents, dont plusieurs ont contribué de façon significative à la conception
des bâtiments du campus. Cette étape m’a permis de dresser un portrait précis
des créateurs et des influences qui ont façonné le paysage architectural de
l’université.
Une fois toutes ces informations rassemblées, il ne restait plus qu’à
déterminer la meilleure façon de les présenter lors de la visite. La question
du parcours s’est rapidement posée. Après réflexion, j’ai opté pour une
approche chronologique, en suivant l’ordre de construction des bâtiments,
depuis la bibliothèque Champlain jusqu’au pavillon de droit, afin d’évoquer
l’évolution du campus au fil des décennies.
Pour tester cette nouvelle visite, j’ai organisé une première session. Un
total de 18 personnes s’est rassemblé au
pied de la colline universitaire. En une heure et demie, la visite s’est
déroulée avec succès, suscitant un vif intérêt parmi les participants. Ce
premier bilan me satisfait grandement et j’ai déjà envie de la renouveler et de
la partager plus largement.
Je suis enthousiaste à l'idée de continuer à explorer l’architecture du campus et de faire découvrir à nos visiteurs cette facette méconnue de notre université.
Nous tenons à remercier Jeunesse Canada au travail dans les établissements du patrimoine pour avoir rendu cet emploi d’été possible.
Autobiographie
Joël est originaire de Dieppe et a obtenu son diplôme d’études
secondaires à la polyvalente Mathieu-Martin en 2021. Depuis, il a poursuivi des
études en développement d’applications Web et mobiles au New Brunswick
Community College, tout en travaillant dans le domaine de l’éducation muséale.
Il poursuit actuellement ses études postsecondaires à l’Université de
Moncton, où il termine sa première année au baccalauréat en histoire, avec une
mineure en science politique.
Passionné par le patrimoine du bâtiment, Joël cherche constamment des
façons innovantes de faire vivre l’histoire des bâtiments et de les rendre
accessibles au public.
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