Alberta Gaudet fut une pionnière du Musée acadien de
l’Université de Moncton. Enseignante à la retraite au milieu des années 1960,
elle répondit à la demande du père Clément Cormier, c.s.c. pour organiser le
Musée acadien qu’il désirait installer au sous-sol de la Bibliothèque Champlain
sur le nouveau campus de l’Université de Moncton. L’année était 1965.
Alberta était une personne très amiable, accueillante et
toujours de bonne humeur. Elle était totalement dévouée au Musée acadien dont
elle avait la charge sous la direction du Père Clément Cormier. Ayant fait
carrière dans l’enseignement, elle appliqua ses connaissances et son sens
d’organisation au développement du musée. Son intérêt dans l’histoire et le
patrimoine acadiens dès son jeune âge résulta dans l’accumulation d’une mine
d’information et d’anecdotes qui servit grandement à la qualité de son travail
au musée.
Accompagnée de son assistante, Créola LeBlanc – celle-ci
également une enseignante à la retraite, étaient les premières parmi tous ceux
et celles qui œuvrèrent au musée depuis sa fondation à Memramcook en 1886 à
recevoir une formation muséologique par le biais de programmes patrimoniaux du
Nouveau-Brunswick et du Fédéral. Elles ont établi le système de catalogage de la
collection du musée, ce qui comprenait les inscriptions dans un registre,
l’assignation de numéros à chaque objet, la création de fiches d’objets et de
fiches de donateurs et, chose importante, la cueillette d’information auprès
des donateurs. Elles commencèrent également un système de dossiers sur des
objets particuliers afin d’y ajouter de l’information pertinente ainsi que de
la recherche en général. Son sens d’organisation se manifesta aussi dans
Alberta Gaudet à l’entrée du Musée acadien, vers 1970. La
réserve du musée (domaine d’Alberta plutôt que de Créola) où les objets étaient
rangés et regroupés selon leurs catégories respectives.
Ces deux dames initièrent un montage thématique dans l’exposition
permanente du musée en classant et regroupant les objets dans des domaines
particuliers tels que la pêche, l’agriculture, la religion, la menuiserie,
l’école, etc. Ces montages étaient agrémentés de décors appropriés (cloisons ou
murs revêtus de planches, illustrations d’époque, etc.) – ce qui aidait à mettre
les artefacts dans leur contexte historique tout en étant plaisant à l’œil.
Elles s’efforçaient de balancer l’information historique avec une présentation
esthétique de la collection du musée. Elles organisèrent aussi les visites
guidées conçues pour un public divers, variant entre des jeunes écoliers aux
étudiants universitaires ainsi qu’au public en général. Elles surent également accueillir
gracieusement la visite de dignitaires. Il est incontestable qu’une étape
marquante dans l’histoire ou l’évolution du Musée acadien est attribuable à
l’intelligence, à l’enthousiasme et au travail dévoué d’Alberta ainsi que de
Créola. Elles ont bâti la fondation muséologique dont le musée bénéficie et
jouit encore de nos jours et constitue, en effet, un legs qui perdurera à
jamais.
Alberta décéda le 1er mai 2014 à l’âge de 107 ans.
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